Epona
2008-04-12 09:06:29 UTC
Ce mail concerne tout aussi bien le forum histoire moderne, c'est pourquoi,
je le fais suivre.
Epona
je le fais suivre.
Epona
Je n'ai pas encore le livre en main mais les Belles-Lettres (collection
des Classiques de l'humanisme) m'annoncent que Pacifico Massimi,
Hecatelegium II (les cent nouvelles élégies) inédit dont j'ai fait une
édition critique du Vaticanus Latinus 2862 autographe, avec introduction ,
texte et traduction , notes critiques , commentaire, bibliographie est
dûment revenu de chez l'imprimeur et va être mis en librairie. Je vous
communique mon document de pub, mais sachez que je n'y exagère rien et
que Pacifico est vraiment un gars décoiffant...
Pacifico Massimi (1406-1506) mérite la place qui lui est faite aujourdhui
dans « Les classiques de lHumanisme ». Il est pourtant ignoré des
anthologies italiennes et françaises de la poésie néo-latine. Cest que,
jusquà une époque récente, il a été considéré, selon les critères alors
en vigueur, comme infréquentable, impubliable et intraduisible. Dès les
on le censure pour édulcorer sa verdeur, à moins quinversement on nen
fasse des extraits pour les amateurs de curiosa. Il faut dire aussi quétait
ignorée une partie essentielle de son uvre, son deuxième Hecatelegium,
ici-même édité pour la première fois. Pourtant cet auteur hors norme, un
des esprits libres de son siècle, peut être reconnu comme un des
humanistes les plus dignes dintérêt et de curiosité pour les lecteurs daujourdhui.
Il a vécu centenaire et sa vie elle-même est un roman auquel il fait une
large place dans ses élégies autobiographiques. Le poète est né à Ascoli
dans le Picenum, en 1406, dune grande et noble famille, les Massimi. Dès
linstant de sa venue au monde, il est jeté au milieu des troubles civils
entre gibelins et guelfes, ce qui lui vaut le prénom apotropaïque de
Pacifico. Il est difficile de résumer une vie si longue et si
extraordinaire qui traverse tout le siècle et déborde sur le suivant, tant
elle est pleine de rencontres et de vicissitudes. Cest un vrai roman
picaresque : un jour enrôlé comme médecin dans les armées dAlphonse dAragon
(vers 1448), en dautres temps (1459) étudiant contestataire au Collège de
la Sapienzia Vecchia à Pérouse et protégé de Braccio II Baglioni, plus
tard à Rome, en 1476, hôte au palais Farnèse du pape Sixte IV, et quelques
années après, confortablement installé à Florence (1485 et 1489) chez
Iacopo Salviati, recruté entre temps comme professeur à Lucques en 1488
puis en 1493 où il est chahuté par ses étudiants, enfin hébergé à Rome
par le jeune et brillant humaniste Angelo Colocci qui lencourage à
publier ses uvres chez Soncini, à Fano, où Pacifico meurt en 1506 avant davoir
pu réaliser son projet. Une vie en montagnes russes où les périodes de
misère alternent avec des périodes fastes, grâce aux nombreux amis et
protecteurs, personnages de haut rang, rois, cardinaux, papes. Tantôt il
est si malheureux quil rêve de se réfugier à Constantinople, chez le
Turc, pour fuir linhospitalière Italie, tantôt il vante sa béatitude
auprès de tel ou tel mécène.
Pacifico est lauteur duvres variées, toutes en latin. Des ouvrages
savants : grammaire, traité de métrique, deux grands poèmes épiques, Les
Triomphes et la Draconide en lhonneur de Braccio II Baglioni, divers
opuscules. Mais son uvre majeure est évidemment constituée par les deux
Hecatelegia (deux fois cent élégies), le premier édité à Florence en
1489, le second édité pour la première fois ici-même. Ces élégies sont
foisonnantes et variées. On est loin de limitation intemporelle des
poètes anciens que nombre de ses contemporains cultivent. Dans le premier
Hecatelegium, linspiration est plus provocante tant du point de vue
philosophique que de la place faite au sexe. Nous savons que vers la fin
du siècle lauteur échappa de justesse au bûcher (lettre dAgostino
Vespucci à Machiavel du 16 juillet 1501). Aussi dans ce second
Hecatelegium sest-il quelque peu assagi, mais sans rien perdre de sa
verve, de son goût pour ce qui détonne. Il est toujours insolite et
incongru et cest ce qui fait lintérêt de cette uvre étrange, pleine de
sagesse et de folie.
Bien cordialement Iulia
des Classiques de l'humanisme) m'annoncent que Pacifico Massimi,
Hecatelegium II (les cent nouvelles élégies) inédit dont j'ai fait une
édition critique du Vaticanus Latinus 2862 autographe, avec introduction ,
texte et traduction , notes critiques , commentaire, bibliographie est
dûment revenu de chez l'imprimeur et va être mis en librairie. Je vous
communique mon document de pub, mais sachez que je n'y exagère rien et
que Pacifico est vraiment un gars décoiffant...
Pacifico Massimi (1406-1506) mérite la place qui lui est faite aujourdhui
dans « Les classiques de lHumanisme ». Il est pourtant ignoré des
anthologies italiennes et françaises de la poésie néo-latine. Cest que,
jusquà une époque récente, il a été considéré, selon les critères alors
en vigueur, comme infréquentable, impubliable et intraduisible. Dès les
on le censure pour édulcorer sa verdeur, à moins quinversement on nen
fasse des extraits pour les amateurs de curiosa. Il faut dire aussi quétait
ignorée une partie essentielle de son uvre, son deuxième Hecatelegium,
ici-même édité pour la première fois. Pourtant cet auteur hors norme, un
des esprits libres de son siècle, peut être reconnu comme un des
humanistes les plus dignes dintérêt et de curiosité pour les lecteurs daujourdhui.
Il a vécu centenaire et sa vie elle-même est un roman auquel il fait une
large place dans ses élégies autobiographiques. Le poète est né à Ascoli
dans le Picenum, en 1406, dune grande et noble famille, les Massimi. Dès
linstant de sa venue au monde, il est jeté au milieu des troubles civils
entre gibelins et guelfes, ce qui lui vaut le prénom apotropaïque de
Pacifico. Il est difficile de résumer une vie si longue et si
extraordinaire qui traverse tout le siècle et déborde sur le suivant, tant
elle est pleine de rencontres et de vicissitudes. Cest un vrai roman
picaresque : un jour enrôlé comme médecin dans les armées dAlphonse dAragon
(vers 1448), en dautres temps (1459) étudiant contestataire au Collège de
la Sapienzia Vecchia à Pérouse et protégé de Braccio II Baglioni, plus
tard à Rome, en 1476, hôte au palais Farnèse du pape Sixte IV, et quelques
années après, confortablement installé à Florence (1485 et 1489) chez
Iacopo Salviati, recruté entre temps comme professeur à Lucques en 1488
puis en 1493 où il est chahuté par ses étudiants, enfin hébergé à Rome
par le jeune et brillant humaniste Angelo Colocci qui lencourage à
publier ses uvres chez Soncini, à Fano, où Pacifico meurt en 1506 avant davoir
pu réaliser son projet. Une vie en montagnes russes où les périodes de
misère alternent avec des périodes fastes, grâce aux nombreux amis et
protecteurs, personnages de haut rang, rois, cardinaux, papes. Tantôt il
est si malheureux quil rêve de se réfugier à Constantinople, chez le
Turc, pour fuir linhospitalière Italie, tantôt il vante sa béatitude
auprès de tel ou tel mécène.
Pacifico est lauteur duvres variées, toutes en latin. Des ouvrages
savants : grammaire, traité de métrique, deux grands poèmes épiques, Les
Triomphes et la Draconide en lhonneur de Braccio II Baglioni, divers
opuscules. Mais son uvre majeure est évidemment constituée par les deux
Hecatelegia (deux fois cent élégies), le premier édité à Florence en
1489, le second édité pour la première fois ici-même. Ces élégies sont
foisonnantes et variées. On est loin de limitation intemporelle des
poètes anciens que nombre de ses contemporains cultivent. Dans le premier
Hecatelegium, linspiration est plus provocante tant du point de vue
philosophique que de la place faite au sexe. Nous savons que vers la fin
du siècle lauteur échappa de justesse au bûcher (lettre dAgostino
Vespucci à Machiavel du 16 juillet 1501). Aussi dans ce second
Hecatelegium sest-il quelque peu assagi, mais sans rien perdre de sa
verve, de son goût pour ce qui détonne. Il est toujours insolite et
incongru et cest ce qui fait lintérêt de cette uvre étrange, pleine de
sagesse et de folie.
Bien cordialement Iulia